L’intelligence artificielle : opportunité ou menace pour le travail de demain ?

A l’heure où Chat GPT fascine autant qu’il inquiète, l’intelligence artificielle s’immisce dans la réalité quotidienne du monde du travail. Alors que certains voient en elle une opportunité formidable pour le transformer, d’autres craignent que l’intelligence artificielle ne menace nos emplois. <br /><br />
Comment l’intelligence artificielle va transformer le monde du travail ? C’est l’avenir de nombreux métiers tels que nous les connaissons aujourd’hui qui est incertain. Une question se pose alors : est-ce que l’intelligence artificielle constitue une rupture technologie telle que le travail s’en trouvera radicalement transformé ? Spoiler : si de nombreuses transformations du travail sont en cours, il n’est pas près de disparaître !

 

L’intelligence artificielle, définition

L’intelligence artificielle, domaine informatique visant à développer des machines capables d’effectuer des tâches normalement calibrées pour l’intelligence humaine – avec tout ce qu’elle comporte de perception et de zones d’incertitudes créatives – devient intéressante pour la recherche. Concernant le travail, elle touche désormais une multitude de secteurs. Ainsi, de la finance à la médecine, beaucoup de métiers sont désormais assistés par l’intelligence artificielle, qui sait apprendre automatiquement et reconnaître un grand nombre de formes, symboles, mots et autres données.

Une étude de la banque d’investissement Goldman Sachs  estime que 300 millions d’emplois dans le monde seront directement menacés par les progrès de l’intelligence artificielle. De nombreux outils dotés d’IA, comme ChatGPT, sont désormais en mesure de réaliser des tâches que l’on pensait réservées l’intelligence humaine. Comptables, illustrateurs, traducteurs, journalistes … nombreuses sont les professions dont l’utilité est remise en cause par l’intelligence artificielle.

 

L’IA et le travail : une rupture technologique inédite

Les différentes révolutions numériques ont déjà suscité, par le passé, des craintes quant à la disparition du travail. Comme le souligne Daniel Susskind, économiste et auteur d’Un Monde sans travail, « La croissance économique d’il y a trois siècles inquiétait les gens. Ces derniers pensaient que les nouvelles technologies prendraient leur travail. Mais ces inquiétudes se sont révélées fausses. »  Cependant, l’économiste souligne que la révolution actuelle de l’intelligence artificielle est d’une nature toute autre que les précédentes révolutions numériques. Il déclare en effet : « Mais je pense que cette fois-ci, les choses peuvent être différentes : nos systèmes et nos machines deviennent incroyablement capables, prennent des tâches et activités que nous ne pensions possibles que par des esprits humains experts ».

Peut-on alors proclamer que l’intelligence artificielle remplacera l’Homme ? Il est encore difficile à l’heure actuelle d’évaluer tous les risques de l’IA sur l’emploi. Ce ne sont vraisemblablement pas tous les métiers qui vont disparaître avec l’intelligence artificielle. Mais c’est certainement le début d’une nouvelle ère où les outils intelligents bouleverseront nos métiers quotidiens.

 

Une transformation plutôt qu’une disparition du travail

Ces prévisions alarmistes sont, bien évidemment, à relativiser. L’étude de la banque d’investissement Goldman Sachs souligne, à cet égard, que 63 % des emplois sont en réalité plus susceptibles d’être transformés que voués à disparaître. Il est donc trop tôt pour affirmer que l’IA remplacera l’Homme. Laure Soulier, maîtresse de conférences à Sorbonne Université au sein de l’équipe « Machine Learning and Information Access », confirme cette perspective.

« J’aime bien comparer ces tendances avec Wikipédia. Quand Wikipédia est né, beaucoup de gens disaient : « c’est la fin de l’école ». Et nous avons appris à utiliser ces outils. Avec Chat GPT, je suis assez confiante. Nous allons apprendre à nous en servir, pour que ces outils nous aident à travailler différemment. Peut-être pas travailler moins, ou arrêter de travailler, mais au moins travailler différemment. » – Laure Soulier

De nombreux métiers sont déjà transformés en profondeur par l’intelligence artificielle. La robotique, par exemple, qui commence d’ores et déjà à remplacer certains emplois (activités d’encaissement, exploitation minière, production industrielle…) amène d’ailleurs certains travailleurs vers des reconversions nécessaires lorsque leurs emplois disparaissent. Le monde de la finance est également concerné par ces bouleversements (automatisation des processus d’investissement, analyse des données financières pour détecter les tendances du marché et délivrer des recommandations d’investissement personnalisées) et oriente ses métiers vers des activités de conseil.

 

Vers un travail plus exaltant ?

Derrière les différentes craintes qui entourent la disparition d’emplois, l’intelligence artificielle semble aussi conduire vers un assainissement des tâches confiées aux travailleurs.

En effet, pour l’instant, ce sont surtout les tâches les plus éreintantes qui ont reculées, alors que les métiers comportant des aspects plus humains – soins de santé, enseignement, création artistique, gestion – ont toujours besoin de davantage de main d’œuvre. L’introduction de l’intelligence artificielle dans le monde du travail permet donc aux collaborateurs de se consacrer à des activités à plus forte valeur ajoutée qui sont également, pour lui, porteuses de sens.

Dans le même temps, l’intelligence artificielle crée de nouveaux besoins et de nombreux métiers se développent pour répondre à ces problématiques nouvelles. Ainsi, les métiers de Data Analyst, Directeur de l’innovation, chef de projet Chatbot, CRM Manager, Consultant en Cybersécurité formulent aujourd’hui des besoins conséquents en main d’œuvre, et ce n’est que le début !

Intelligence artificielle et travail semblent plutôt faire bon ménage. En transformant en profondeur nos modes de travail, il semble bien que l’intelligence artificielle ait un grand rôle à jouer dans la création du travail de demain !